Outil(s) : infogr.am
Source: les archives de la ville
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Depuis peu, mon collègue, Arnaud Huppertz, couvre une nouvelle ville pour une des rédactions locales de l’Avenir. Pour comprendre le budget de cette ville, il avait besoin de quelques chiffres. « Je me suis plongé dans les archives de la ville (en fait, les présentations des budgets précédents sont disponibles sur le site officiel). J’ai retapé quelques chiffres qui m’intéressaient dans un excel et j’en ai gardé quelques-uns pour la présentation. »
C’est après avoir compilé les chiffres dont il avait besoin qu’il a décidé de créer des infographies pour le site web: « La réalisation sur infogr.am a été relativement vite « .
Au final, le lecteur a droit à trois infographies: l’évolution des recettes et dépenses depuis 2007 , le détail des dépenses depuis 2007 et l’évolution des dotations au CPAS et à la police.
Infogram, le bon outil ?
Après avoir partagé ce post sur twitter, un confrère, Ettore Rizza m’a interpellé : « Pas très convaincu. Pour un budget, mieux vaut une treemap. » Et de me donner cet exemple. Quant à mon argument qu‘infogram permettait permet de dégager des dépenses clés et que c’est plus rapide, il est resté sceptique: « Je trouve ça moins lisible qu’un bête camembert. » Un avis partagé par un autre confrère, Joël Matriche : « je trouve aussi que pour ventiler un budget communal, il faut une dataviz plus complexe et plus fine. » Pour lui, ce qui apparaît clairement avec cette dataviz « c’est la différence de transfert vers la police et vers le CPAS. »
Ce n’est évidemment pas la première fois que le budget d’une commune est décliné sous forme de dataviz. En France, sur le site Gagamap, Lucile Jeanniard a présenté le budget 2013 de la ville de Saint-Etienne. Elle a utilisé OpenSpending. Perso, j’ai déjà essayé ce programme mais j’ai été (trop ?) rapidement découragé car il n’était pas d’une approche facile. Sentiment partagé par Lucile : « Pour être franche, j’ai galéré. Mais leur tuto m’ont beaucoup aidée. Il y a pas mal de choses du tuto que j’ai faites sans comprendre pourquoi. Mais au moins ça a marché! » Jean Abbiateci avait aussi utilisé OpenSpending pour « décrypter un budget municipal ». Il explique comment il a réalisé cette dataviz sur son blog.
Peut-être bien que oui
Posté sur le forum d’une communauté de google, le sujet a également fait réagir Nicolas Patte (ex Owni). Celui-ci est moins catégorique concernant l’usage d’infogram pour présenter un budget municipal/communal :
« Le tree map c’est vrai que c’est pas mal pour les budgets, reste à savoir s’il est dimensionné pour un budget à l’échelle d’une commune. »
« Le but est quand même la lisibilité pour le plus grand nombre, et pour un budget communal je trouve que rien ne remplace deux ou trois graphiques simples (du genre pie/bar/histo charts que tu as utilisés).
Après, les goûts-les couleurs, toutefois il me semble que http://datawrapper.de/ est plus sexy pour les graphiques « basiques », et que infogr.am est surtout un bon outil pour des représentations un poil plus élaborées/sophistiquées (ex.http://infogr.am/EU-budget–Who-gives-the-most-Who-spends-the-mostou http://infogr.am/Women-and-Political-Decision-Making-in-India) avec un vrai risque de faire un truc moche aussi (http://infogr.am/How-Much-Does-a-Beer-cost-in-Europe). »
Rédacteur en chef de la Gazette des communes, Romain Mazon met aussi en avant le côté pratique d’infogram :
» infogr.am est un outil bien pratique pour les rédactions : rapide, facile, malin et beau, ce qui ne gâche rien. Coller les données directement, pouvoir les modifier dans l’outil est quand même un avantage imparable par rapport à d’autres outils (tableau software par exemple) pour lesquels on doit fignoler son fichier excel avant de l’uploader sous peine de devoir recommencer si on a mal appelé une ligne ou une colonne (ou simplement fait une faute d’orthographe). »
« Deux exemples récents que nous avons utilisé :
– J’avais demandé son fichier source xls à l’APF sur son baromètre de l’accessibilité des villes qu’ils ont publié hier. Du coup, j’ai pu choisir de sélectionner les données que je voulais et les mettre en forme très rapidement. Et de modifier une donnée quand l’APF m’a rappelé pour me dire qu’ils avaient fait une erreur http://www.lagazettedescommunes.com/153239
– juste un exemple de visualisation à partir d’un vilain pdf avec de vilains tableaux http://www.lagazettedescommunes.com/154079
Le fait de pouvoir « empiler » les graphiques et de les lier avec des légendes et des titres permet de raconter toute l’histoire dans la seule infographie, et c’est quand très chouette. »