blog salauds de pauvres part 2 2Dans la première partie de l’interview, postée il y a quelques jours, sur ce blog, le réalisateur liégeois Patrick Séverin expliquait la genèse du projet transmédia #salaudsdepauvres. Il expliquait le travail sur le terrain, la conception du projet et l’accueil très positif lors de sa mise en ligne.

Aujourd’hui, il revient sur l’utilisation de la photo dans le projet, le fait que #salaudsdepauvres dispose de son propre support.

Patrick Séverin dévoile aussi le futur espace coworking transmédia qui s’ouvrira à Liège début 2015.

#salaudsdepauvres est essentiellement basé sur des images fixes. C’est étonnant quand même de ne pas avoir utilisé de la vidéo

Par expérience, j’ai compris que la vidéo n’est pas le format de prédilection d’internet. Le web, c’est avant tout un média de l’écrit et de la photo. Par ailleurs, #salaudsdepauvres  reste un objet multimédia. Mais les médias y sont intégrés et pas juxtaposés. On ne fait plus attention si c’est de la photo, du son, de la vidéo ou de l’infographie. Tout est mêlé en un objet unique.

Axer tout un projet sur de la vidéo, c’est dangereux.

Cela peut sembler être un pas en arrière mais ce n’est peut-être pas un hasard si #salaudsdepauvres a si bien marché.

blog salauds de pauvres 2La photo se prêtait bien au thème. Chacune s’affichait durant quelques secondes et cela correspond au temps qui défile lentement, c’est le rythme de ces gens qui vivent dans la rue.
C’est un choix esthétique. Et puis c’est plus facile de nouer des contacts, qu’en sortant une caméra.

##salaudsdepauvres est son propre support. Une volonté de ta part ?

Je pense que de plus en plus, on va produire en dehors des médias et que les sites web des médias vont devenir des plateformes de diffusion. Par ailleurs, en étant hébergé sur le site d’un média, on risque de se priver du relais des autres.

Pour #salaudsdepauvres, il n’y avait pas une volonté particulière. C’est plutôt à voir au cas par cas.

Le projet est hébergé chez Amazon et je peux déjà te dire que cela nous a coûté 500 € en une semaine.

Quel matériel as-tu utilisé pour la prise de son ?

Un Zoom H4. J’avais aussi un micro HF pour certaines séquences. Et pour le montage, j’ai utilisé Final Cut Pro, un outil que je connaissais.blog salauds de pauvres 4

Comment fonctionne Instants Productions, ta boîte ?

Nous avons deux visages. Nous sommes d’une part une structure de production en documentaire et fiction orientée vers le transmédia et les nouveaux modes de narration et d’autre part, nous produisons des vidéos à la demande, notamment  dans le monde culturel et institutionnel. Là, nous venons de repartir pour 4 ans avec la webtv de l’Université de Liège, par exemple.

Le cœur de la boîte, ce sont 4 personnes, je suis le seul salarié et il y a une dizaine de personnes autour de ce noyau.

On cherche à réinventer une façon de travailler, dans une dynamique de projets, basée sur les envies des gens et non sur l’obligation en échange d’un salaire. Pour moi, être à Liège, c’est une force. Je n’aimerais pas être dans la multitude des producteurs de Bruxelles.

Nous ne faisons pas de veille pour trouver des appels à projets, cela fonctionne uniquement par bouche-à-oreille.

Par son statut d’asbl, Instants n’a aucune vocation commerciale. La structure privilégie une dynamique de projets qui ont notamment pour objets l’exploration des nouveaux modes de narration ou la dynamisation d’un secteur d’activité naissant et frémissant : le transmédia.

En mars 2015, nous allons lancer un espace de coworking transmédia. On a envie de faire bouger les choses à Liège et de constituer un portfolio de compétences complet et unique en Belgique francophone.

Au sein d’Instants Productions, en mars 2015, nous allons lancer un espace de travail transmédia. Un espace de coworking pour réunir des métiers qui se complètent mais qui ne se connaissent pas bien. Il y aura 28 places, soit pour deux boîtes et un open-space.

On a envie de faire bouger les choses à Liège et de constituer un portfolio de compétences complet et unique en Belgique francophone.

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