Outil(s) : google fusion tables (GFT) & datawrapper

Source : les communes

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Que gagnent les élus communaux (municipaux) ? Un sujet qui intéresse toujours un grand nombre. En Belgique, la rémunération des bourgmestres (maires) et échevins (adjoints) est fixé par la loi, en rapport avec le nombre d’habitants. A la rédaction, nous avons voulu en savoir plus sur le montant perçu par les conseillers communaux. Un montant que chaque commune peut fixer elle-même et qui peut même être doublé si la réunion du conseil dépasse minuit.

Étonnamment, aucun article n’avait encore été rédigé sur le sujet. Nous sommes donc partis de « 0 ». Pour défricher le terrain, une série de questions (montant du jeton des élus, ceux du CPAS – centre public d’action sociale -, le montant perçu pour des réunions de comission…) a été posée à l’administration de chaque commune. Un travail de longue haleine car il a souvent fallu passer d’un service à l’autre.

Cette collecte de données a permis de mettre en avant de grandes différences au sein de l’arrondissement, sans que celles-ci ne s’expliquent par une population plus importante.

En print, le sujet a été décliné sur une page. Pour cela, j’ai travaillé avec la cellule graphique du journal pour illustrer un tableau basé sur les seuls montants perçus par les conseillers communaux.

L’aide du tableur et un peu de code html

En web, j’ai choisi de travailler avec deux programmes : google fusion tables (GFT) pour dresser une carte de l’arrondissement (voir illustration en tête de ce post) et datawrapper pour faire un (logique) classement.

Toutes les données avaient donc été intégrées dans un tableur que j’ai pu travailler à ma guise et en fonction de mes besoins.

Pour GFT, j’ai voulu avoir un dégradé en fonction du montant perçu pour les conseils communaux.  Mais pour que cela fonctionne, il faut s’assurer, avec de fusionner, que la colonne « montant pour les conseils communaux » est bien perçue par GFT comme une colonne « number ». Sans cela, GFT ne vous proposera pas cette colonne pour le dégradé souhaité.

Maintenant que je commence à mieux maîtriser l’outil, j’ai voulu continuer à apporter un plus au niveau de la lisibilité des infos bulles. Pour cela, il faut passer par du code html. J’ai donc passé quelques heures à essayer de comprendre ce que les codes trouvés sur le net avaient comme impact sur ma présentation. Perso, je ne suis pas encore totalement satisfait du résultat mais je trouve qu’il y a un progrès.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la façon d’améliorer vos cartes GFT, je vous conseille (une nouvelle fois), le blog de Joël Matriche. En cliquant sur ce lien vous arrivez directement à son post concernant le sujet qui nous intéresse. En passant, un petit truc de Joël : si vous êtes satisfait du rendu d’un code html, copiez/collez-le et gardez-le précieusement à portée de main. C’est tout bête mais je n’y avais jamais pensé… et cela m’a déjà servi pour aider à réaliser une dataviz sur des kots dans une cité universitaire.

Les surprises ne sont pas là où on pense

J’ai aussi repris chaque montant, divisé par le nombre d’habitants dans la commune, résultat que j’ai multiplié par 1000 afin d’avoir une base de comparaison identique.

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C’est, à mes yeux, l’autre enseignement de ce travail sur les données : dans une première lecture, on peut voir les différences entre communes, mais lorsqu’on compare chaque montant sur une même base, on constate que les « conseillers favorisés » ne sont peut-être pas ceux qu’on pensait.

Vous l’aurez compris en lisant cette longue explication, il s’agissait ici d’un projet assez conséquent, sur lequel nous avons travaillé à deux. L’avantage est que la récolte de données a pu être menée sur une quinzaine de jours tout en continuant à réaliser d’autres reportages. La mise en place sur le web me pris aussi plus de temps mais c’est parce que j’ai voulu un peu « coder ».  Et puis ce temps a déjà pu être « rentabilisé » en donnant un coup de main sur la dataviz des kots.

Une data qui a provoqué un débat

En collectant les données, on s’est rendu-compte que le sujet était sensible. Dans une commune, le secrétaire communal (le chef de l’administration) a demandé à mon collègue si la demande émanait en fait de l’opposition. A Amay,  la commune où le jeton de présence était le moins élevé, le bourgmestre (maire) m’a dit qu’avec cet article, la commune allait devoir revoir le montant à la hausse.  Ce fut chose faite quelques semaines plus tard : le montant est passé de 37,5 euros à 60.

Son de cloche opposé à Huy, commune voisine, qui caracole au sommet du hit parade des montants. Là,  un conseiller de l’opposition, se basant sur notre travail a demandé une réduction du montant. Sa demande a provoqué un débat lors du conseil communal (conseil municipal)… où notre enquête a  fait l’objet de critiques plus basées sur l’idéologie que sur le fond (c’est la force de la data) :  « personne n’est ici pour le jeton de présence. C’est un montant brut. Avec les frais, on n’en touche que 25% » ;  « pendant 30 ans, j’ai travaillé à perte et j’en suis heureux car j’aime la ville« . Cerise sur le gâteau, la réponse du bourgmestre (maire) : « plaider pour que les autres communes augmentent leur jeton. Ce serait responsable et pas démagogique. » Découvrez le compte-rendu de la réunion du conseil communal.